Traduction de livre : pourquoi je n’ai pas accepté 173 € pour 130 pages
- Pauline Garnier
- 2 mai
- 2 min de lecture
Dans cet article, je partage une expérience vécue — frustrante mais révélatrice — sur la manière dont certains projets sous-estiment totalement le travail de traduction.

Traduire un livre : un travail qui mérite une rémunération juste
Il y a quelque temps, je suis contactée via une plateforme de freelances par une autrice. Elle me demande un devis pour traduire son livre de 130 pages et sa fiche Amazon. En tout, cela représente environ 13 500 mots à traduire.
Son brief est simple :
Pas de deadline urgente
Juste une traduction fidèle et soignée de son livre
Mon tarif habituel pour ce type de projet ? 0,10 € par mot, soit 1 350 € TTC. Un tarif juste pour un travail de qualité, incluant la traduction, la relecture et l'adaptation culturelle.
Mais je fais un bel effort. Le projet me plaît, la concurrence est rude et la visibilité pourrait être intéressante pour moi. Je lui propose donc 680 € — soit la moitié de mon tarif standard.
Sa réponse ?
« Je ne peux pas accepter votre tarif. On m’a proposé 173 € TTC. »
Pourquoi ce tarif est inacceptable en traduction professionnelle
Recevoir ce genre de réponse, c’est frustrant et agaçant. Mais surtout, c’est révélateur.
1. Traduction ≠ simple transposition mot à mot
Une bonne traduction demande du temps, du travail et une vraie compréhension du texte et de la culture cible. Impossible de demander cela à une IA. L'intervention d'un humain est obligatoire.
2. 173 € pour 13 500 mots : ce n’est pas un tarif, c’est du vol
À ce tarif-là, cela revient à moins de 0,013 €/mot. C’est non seulement très en dessous des tarifs du marché, mais aussi une insulte au métier.
Ce que comprend une traduction professionnelle
Quand vous faites appel à une traductrice professionnelle, vous bénéficiez :
d’une traduction fluide et fidèle au ton d’origine
d’une relecture soignée, sans erreurs
d’une adaptation culturelle
Pourquoi j’ai refusé de baisser mon tarif ?
Parce que brader son travail, ce n’est pas rendre service — ni à soi, ni aux autres professionnels du secteur.
Parce que la qualité a un prix, et c’est normal.
Parce que, si je m’étais engagée sur ce projet à ce tarif dérisoire, j’aurais travaillé à perte, bâclé le travail ou bien demander à l'IA de faire tout le travail, ce que je refuse de faire.



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